Et si c'était le CSE qui décidait de la mise en place de titres-restaurant ?
une bonne idée ou un risque : c’est à vous de juger …
Est-ce plutôt une bonne idée d’activité sociale et culturelle à gérer par le CSE (à défaut de mise en place par l’employeur) ou un dispositif qui peut s’avérer risqué selon l’organisation du travail de l’entreprise ?
Le CSE peut recourir aux titres-restaurant, à la place du restaurant d'entreprise ou en plus de celui-ci.
En pratique, il peut soit mettre en place et gérer lui-même les titres-restaurant dans l'entreprise, à la place de l'employeur, soit participer financièrement aux titres-restaurant distribués par l'employeur.
En pratique, rares sont les CSE qui gèrent eux-mêmes les titres-restaurant dans l'entreprise, à la place de l'employeur en raison de leur coût élevé.
Toutefois, pour les entreprises où le dispositif n’a pas été mis en place, il est possible que le CSE finance une partie des titres-restaurant.
La contribution de l'employeur à l'acquisition de titres-restaurant est exonérée de cotisations de sécurité sociale, de CSG, de CRDS et des prélèvements alignés et d'impôt sur le revenu (CSS art. L 136-1-1, III-4° ; CGI art. 81, 19) dans certaines conditions et limites.
Si le CSE participe au financement des titres-restaurant avec l'employeur, il convient donc de faire masse des deux participations pour l'appréciation du droit à l'exonération (Circ. Acoss 14-2-1986).
En contrepartie de ces exonérations, l’attribution et l’utilisation des titres-restaurant sont soumises à des conditions strictement encadrées par le Droit du travail.
Attention : quelques points de vigilance !
Les horaires de travail du salarié conditionnent l’attribution de titres-restaurant.
Selon l’article R 3262-7 un même salarié ne peut recevoir qu'un titre-restaurant par repas compris dans son horaire de travail journalier. Aussi il convient que le salarié dispose d’une pause ayant la qualification de pause repas.
Les salariés ayant des horaires variables compliquent l’attributions des titres-restaurant
Exemple
Un salarié dont l’horaire est 8h – 12h et 14h – 17h du lundi au vendredi pourra percevoir 5 tickets-restaurant par semaine.
A l’inverse, un salarié dont l’horaire est 8h – 12h du lundi au vendredi ne pourra percevoir aucun ticket-restaurant.
Code du travail : Art. R. 3262-7
Les titres-restaurant sont réservés aux salariés titulaires d’un contrat de travail que ce soit un CDI, un CDD, un contrat d’apprentissage …
Les stagiaires de l’enseignement scolaire et universitaire, bien que non titulaires d’un contrat, ont accès aux titres-restaurant dans les mêmes conditions que les salariés de l’entreprise d’accueil.
Code du travail : Art. L. 3262-1 et R. 3262-6
Les titres-restaurant doivent également être attribués aux salariés intérimaires.
Code du travail : Art. L. 1251-24.
A l’inverse, les mandataires sociaux (gérants, président de SAS …) n’y ont pas droit sauf s’ils cumulent leur mandat social avec un contrat de travail.
Selon la jurisprudence, les travailleurs à domicile n’y ont pas droit non plus.
Qu’en est-il des salariés absents ?
Seuls les jours de présence effective du salarié au travail ouvrent droit à attribution d’un nombre correspondant de titres-restaurant.
En conséquence, les salariés absents que ce soit pour maladie, ou accident du travail, ou congés payés ou encore RTT ne bénéficient pas des titres-restaurant.
Et pour les salariés à temps partiel ?
Les travailleurs à temps partiel dont la journée de travail se termine avant ou débute après la pause déjeuner ne peuvent pas y prétendre car le repas n’est pas compris dans leur horaire de travail journalier (voir exemple ci-dessus).
A l’inverse, ils ont droit aux titres-restaurant si l’heure du déjeuner est comprise dans leur horaire de travail.
ET POUR EN SAVOIR PLUS :
La commission nationale des titres restaurant : https://www.cntr.fr/V2/home.php
Alors finalement, à votre avis : est-ce une bonne idée ?
Auteure de l'article : Agnès PRUD’HOMME, formatrice des CE - CSE
Depuis une quinzaine d’années, Agnès forme les élus des comités d’entreprise et maintenant des membres des comités sociaux et économiques. Elle assiste également des élus et président de CSE en réunion (avec l’accord du président et de la majorité des élus) et est habilitée par la DIRECCTE (nouvellement DREETS) pour la formation économique des élus (durée jusqu’à 5 jours).