Les professionnels de la santé constatent une forte augmentation de la consommation de substances en milieu professionnel.
Ils distinguent deux types d'addiction :
- les dépendances à des produits (l’alcool, les médicaments et les drogues). Tous les secteurs d'activité sont touchés, à tous les niveaux hiérarchiques de l'entreprise.
- les dépendances comportementales font, elles, référence à des attitudes répétées sur un mode obsessionnel. La techno-dépendance est une addiction comportementale propres aux nouvelles technologies : internet, messageries, téléphones mobiles, réseaux sociaux etc. Ces outils sont largement répandus dans les entreprises. Leur usage abusif peut devenir compulsif. 37% des actifs utilisent les outils numériques professionnels hors temps de travail selon une étude Eléas. Conscients de ces risques dans l'entreprise, les pouvoirs publics ont inscrit un droit à la déconnexion dans la Loi travail en 2016.
La problématique des addictions en entreprise n’est prise en compte que depuis peu. Les addictions sont encore souvent taboues, relevant de la sphère privée.
Or, un salarié sous l’emprise d’une substance psychoactive sur son lieu de travail représente un danger potentiel à la fois pour lui-même et pour son environnement. Il peut être sujet à des baisses de vigilance, des modifications de perceptions et de comportements, entraînant, par exemple, une conduite dangereuse, des troubles de l'humeur, des arrêts répétés.
Les addictions en milieu professionnel seraient aujourd’hui à l’origine de 20 % des accidents du travail.
L’obligation générale de sécurité qui incombe à l'employeur doit le conduire à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs (article L. 4121-1 du Code du travail)
Le règlement intérieur constitue l’un des leviers juridiques pour prévenir les risques liés aux pratiques addictives : il peut spécifier des mesures d’interdiction partielle ou totale de l’alcool sur le lieu de travail, des mesures d’encadrement des pots en entreprise, une liste de postes à risques pour lesquels un dépistage de consommation de drogue ou d’alcool peut être pratiqué …
L’employeur dispose également de plusieurs moyens de contrôle et de dépistage : vidéosurveillance, fouille de vestiaire, éthylotest, test salivaire... Attention, ces moyens ne peuvent être mise en place que pour des raisons de sécurité et dans des conditions très encadrées, il convient de s’informer avant de mettre en place ce type de procédure.